Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/80

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reux, un beau de la barrière, qui l’épousera bravement par-devant l’écharpe tricolore.

Elle sera battue et contente, la pauvre Jeanne ! Elle souffrira toutes les douleurs de la maternité et de la misère, mais elle aimera son nid. — Elle aimera tous ceux qui auront déchiré son sein, elle aimera celui qui, deux fois par semaine, rentrera ivre, — ivre de vin violet ! — et la battra si elle n’est pas en gaieté.

Elle aimera son homme et ses enfants, parce que Dieu sera avec elle.


IV.

Et Madeleine, où va-t-elle ?

Elle va trouver un étudiant qui fume un cigare en retroussant sa moustache. Il lui achètera une robe à trente-six volants et un chapeau tout enguirlandé de fleurs et de dentelles. Après quoi, ils iront danser ensemble à la Closerie des lilas, — après quoi, ils iront souper ensemble, — après quoi, ils n’iront pas voir lever l’aurore…

Après quoi elle ira partout, excepté chez elle ; car ce premier lit que protégeait le rameau de buis, sa sœur seule y reviendra.


V.

Madeleine, comme l’enfant prodigue, dépensera tous les trésors de son cœur et de sa jeunesse, sans jamais