Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/118

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mêmes acteurs. Je fis remarquer à l’empereur qu’étant directeur du Théâtre-Français, je ne pouvais pas y faire jouer une pièce de moi ; mais l’empereur insista à ce point que j’assemblai le comité de lecture qui décida tout d’une voix qu’il fallait jouer la pièce.

On peignit les décors. C’est alors que mes ennemis prirent la parole et me promirent une bordée de sifflets à chaque scène.

On sifflait beaucoup en ce temps-là. Les sifflets ne me faisaient pas peur, mais j’aurais été désolé que les acteurs en eussent leur part.

Pendant une période, ce fut un rude métier que celui d’apaiser le parterre en révolte, parce qu’on avait voulu supprimer la claque. Augier, Ponsard, Mérimée, Sandeau et plusieurs autres furent sifflés, témoin Diane, une belle comédie d’Augier et de Sandeau, qui tomba le premier soir sous les sifflets ; témoin aussi les Entr’actes de la Comédie de Molière, par Alexandre Dumas, et le Carrosse