Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/140

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jusque dans ses représentants les plus glorieux. Je pleurai dans Lamartine un des sept grands hommes du siècle.

On ne saurait trop conseiller aux hommes de génie qui ne veulent pas mourir dans la solitude absolue, après les coups de soleil de la renommée, d’avoir toujours aux heures fatales de la désolation et de la mort un ange, sous la figure d’une femme, pour veiller à leur chevet, comme cette douce et charmante Valentine de Cessia. Elle faisait croire à Lamartine, quand le grand poète se survivait, que ses beaux vers étaient, comme toujours, sur toutes les lèvres. Quand Lamartine lui demandait de lui lire quelque chose, n’importe quoi, à lui, qui ne comprenait plus bien, elle ne manquait pas de lui lire des pages de Lamartine, prose ou poésie.

Il ne savait plus bien si c’était du Lamartine ou du Pindare. J’ai assisté à une de ces lectures, c’était navrant. Mais pour lui le silence était plus désolant encore. Était-il