Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/154

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chercher, mais il allait trop loin quand il se perdait dans le paradoxe. Par exemple, il me complimenta d’être du pays de Racine et de La Fontaine ; mais il ne put s’empêcher de dire tout haut beaucoup de mal des fables de La Fontaine, n’admettant le grand fabuliste que pour ses contes. Il n’était pas, non plus, enthousiaste de Racine.

— Il va, s’effaçant de jour en jour, disait-il. Il y a un abîme entre Corneille et Racine : Corneille a la souveraine grandeur, tandis que Racine n’est qu’un maître d’études.

Il n’en pensait pas un mot. Il était trop grand lui-même pour ne pas reconnaître la grandeur des autres.

On se couchait de bonne heure dans ce temps-là ; vers onze heures, la solitude se faisait dans les salons.

Or, à onze heures, Victor Hugo pria Esquiros de prouver une fois de plus qu’il était un grand magicien. Esquiros avisa un jeune peintre, je crois bien que c’était Edmond Hé-