Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/156

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Esquiros vit bien que je croyais à une supercherie ; alors, s’adressant à moi : « Mon cher ami, me dit-il, asseyez-vous là, je vais vous magnétiser aussi et vous donner le don de lire dans cette belle Bible qui sert de marchepied pour monter sur le trône. »

J’eus beau m’en défendre, il me fallut obéir à la prière de tout le monde et à la volonté du magicien.

— Oui, me dit-il, je vais vous endormir et vous lirez la page que je vous indiquerai, rien qu’en touchant les lettres, puisque je vous ferme les yeux.

J’étais dans le plus grand embarras, il me fallait me brouiller avec Esquiros et mécontenter tout le monde si je n’acceptais pas.

— Vaille que vaille, dis-je, je vais lire dans la Bible.

La petite scène fut bientôt organisée. Esquiros me poussa dans un fauteuil et tout le monde fit cercle autour de moi.

— Vous savez bien votre Bible ? me de-