Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/189

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un poète et un rêveur, mais qui n’avait pas toujours rêvé. De Latouche, car c’est lui dont je veux parler, donna, en 1825, une impulsion si active au Figaro que les ministres, effrayés, achetèrent les propriétaires du journal pour arriver à en chasser le rédacteur en chef. On se rappelle que ce fut de Latouche qui inventa le mot « camaraderie », en frappant de son indignation les coteries littéraires et artistiques qui, en tout temps comme au nôtre, s’épanouissaient au soleil avec la plus profonde sécurité. Après avoir débuté au Constitutionnel, le refuge des libéraux de 1816, après avoir passé par la Gazette de France et le Figaro, Henri de Latouche, fatigué de la guerre que son bon sens faisait à ses dépens aux abus de la camaraderie, se réfugia dans un ermitage d’Aulnay, situé non loin de l’endroit où s’exila, volontairement aussi, l’auteur de René.

Depuis longtemps déjà, une femme dévouée suivait Henri de Latouche dans ses luttes,