Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/207

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et cherchés, lui le poète, et Florentine la grande comédienne ? Ces deux audacieux, ces deux superbes devaient se rejoindre de par la toute omnipotence des affinités. »

Devant ce portrait beaucoup trop flatté, peint par la plume de Florentine, je placerai comme vis-à-vis le portrait de la comédienne :

Elle était la Célimène et la servante de Molière, une servante faite de caprice et de tempête, une servante qui cassait la vaisselle et défendait d’un peu trop près l’approche de son maître, qu’elle voulait tout à elle et duquel son orgueil qui touchait aux cimes aurait souhaité être la seule confidente, la dernière amie. Florentine disait, en s’emparant du cœur de Fantasio :

— Moi seule, et c’est assez. C’est assez, car j’ai l’esprit qui rayonne, la royauté qui enchaîne, le cœur qui subjugue, l’imagination qui emporte à travers les espaces et permet au temps de n’être qu’une fiction, puisqu’avec moi mon Fantasio est toujours le beau et radieux Fanta-