Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/214

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puisque nous avons eu nos heures adorables ; remercions les dieux de notre rencontre dans les plus belles années de la vie.

— Oui, remercions les dieux, puisqu’ils nous ont donné le souvenir, puisque là-haut, dans l’autre monde, nous nous souviendrons encore.

— Oh ! oui, nous nous souviendrons.

— Sais-tu pourquoi je t’ai appelé ? C’est pour te remettre tes lettres, que j’ai toujours relues dans mes heures tristes, comme pour me donner encore le courage de vivre.

Et, disant ces mots, Florentine prit sous son oreiller deux à trois cents lettres entourées d’un ruban mauve.

— Que veux-tu que je fasse de tout ce griffonnage ? As-tu là un brûle-parfum ?

— Mais il y a du feu dans la cheminée.

Il prit les lettres pour les faire flamber.

— Encore un instant, dit-elle.

Et ressaisissant les lettres :

— À propos, j’espère que tu m’as rapporté les miennes.