Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lâtre, qui supplie le docteur Véron de lui « faire un sort ».

Quelle chaste et pure beauté auréolise ce large front aux tempes molles et lumineuses ! Quelle transparence dans ses yeux, où se reflète l’azur du ciel ! Les hommes de toutes les nations s’attellent volontiers au char de la Beauté, la seule déesse qui soit réellement digne de nos hommages et de notre encens. Si je ne vous parle pas de mademoiselle Dumulâtre au point de vue rosière, la faute en est à un Yankee qui a voulu découvrir une étoile à force d’or, ce qui lui a coûté de quoi faire un autre royaume de Monaco.

Les deux Dumulâtre ne me consolent pas d’avoir vu s’envoler Taglioni et Fanny Essler, qui dansent maintenant l’une et l’autre sur un théâtre de princes qui vont les épouser. Mais, après tout, pourquoi poursuivre un rêve qui s’est évanoui ? N’est-ce pas encore un rêve qui me charme en l’an 1895, ces deux beaux portraits de Camille Roqueplan, qui a merveil-