Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/282

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perchée tout en haut du théâtre ; mais cette cachette ne lui réussit pas toujours. C’était aussi la logette d’une de ses camarades, laquelle donna un jour un tour de clé et s’envola avec Henri Vermot. Colère bruyante de l’amoureuse ainsi lâchée en pleine passion. Elle pleura devant Roqueplan qui se moqua d’elle.

— Que veux-tu ? Si je ne suis pas aimée, je ne puis pas danser !

Et elle pleurait à belles larmes.

— Je tuerai le faquin qui se moque ainsi de moi.

Puis, se mettant à rire :

— Il faut dire que je me suis bien moquée de lui.

Parmi les danseuses de l’Opéra, il y avait plus de terre-à-terre que d’envolées. Elles étaient bourgeoises, ce qui est la pire des physionomies. Les coulisses de l’Opéra avaient par-dessus tout l’air ennuyé. Elles avaient le spleen comme un gros Anglais millionnaire. On y respirait l’atmosphère de la bêtise endi-