Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/291

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core que chevalier de la Légion d’honneur ! Tenez, voilà tout justement là-bas M. Thiers qui passe avec Rémusat. Le ministère est à vau-l’eau. Fait-on quelque chose pour vous, ô stoïcien ?

— Non ; d’ailleurs, je n’ai rien demandé.

— Eh bien ! ce n’est pas juste, on vous doit beaucoup ; demandez la croix d’officier… pour moi.

Véron trouve la plaisanterie fort drôle, il s’en va droit à Thiers et lui dit :

— Donnez donc la croix d’officier de la Légion d’honneur à La Valette, qui vient de me la demander comme si j’étais bien en cour.

Thiers dit à Véron :

— Comment ne me la demande-t-il pas pour vous ?

— C’est qu’il est trop diplomate pour ne pas commencer par lui.

Deux jours plus tard, la nomination de La Valette paraissait au Moniteur.

Véron avait ses heures cruelles, comme un