Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/59

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nos figures plus ou moins souriantes, mais parmi elles celle d’Édouard Thierry ne riait pas. On se demandait si cet esprit charmant avait jamais ri. On disait : « À sa mort, on l’habillera d’une robe de jésuite pour aller à sa dernière demeure. »

Comme on le raillait sur sa religiosité : « Prenez garde, dit Théophile Gautier, c’est le Sage au milieu des fous ! Est-ce donc une déchéance de croire à Dieu et au Fils de Dieu ? »

Et là-dessus on bataillait sur la foi et sur l’athéisme. Un jour, Édouard Ourliac, qui avait signé l’Archevêque et la protestante, prit aussi, à notre grande surprise, la défense du jésuitisme. C’est qu’il avait dîné la veille avec Louis Veuillot. Le grand prêcheur en a conduit bien d’autres au chemin de Damas.

Ce qu’il y avait de singulier en Édouard Thierry, c’est qu’il aimait presque du même amour l’Église et le Théâtre ; aussi fut-il au