Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/75

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Et ils ne lui ont pas survécu longtemps, les ingrats ! On a accusé madame Émile de Girardin de s’être vengée de son mari. C’est une calomnie : elle m’a fait sa confession. Elle a flirté avec des gens de lettres à la mode, surtout avec Lamartine, Eugène Sue, Théophile Gautier, mais tout finissait par des strophes, tout n’était que chansons. Une seule fois, elle a égaré son cœur parmi les mondains.

On s’est tué pour elle, mais le sang n’a pas taché le marbre de la déesse. Quand elle m’a conté toutes ces histoires, elle était à deux pas de la mort ; j’ai senti qu’elle me disait toute la vérité. Il ne faut donc pas confondre madame de Girardin première du nom avec madame de Girardin seconde du nom ; la première ne fut pas femme, la seconde le fut trop. À chacun selon ses œuvres.