Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/89

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pendant une heure, elle me fit oublier cette angélique figure qui est la vôtre et qui me passionne jusqu’au septième ciel. La dame jouait de toutes ses coquetteries. Je lui dis :

— Je vous connais, vous autres, les belles de jour, et sans doute les belles de nuit. Vous promettez par vos yeux, par vos paroles, par toutes vos séductions, de faire le bonheur de vos amoureux ; mais vos promesses ne sont que des chimères.

— Moi, me répondit-elle, je ne promets jamais rien, mais ceux qui se laissent prendre par mon magnétisme ou mon attraction ne perdent pas leur temps, s’ils sont vaillants comme vous et s’ils prennent la citadelle tout d’un coup au lieu de faire un siège en règle, car je n’aime que l’imprévu et l’impossible.

— Eh bien ! Madame, donnez-moi des gages.

— Mon cher voisin de table, venez me voir demain chez moi, entre onze heures et minuit.

Je croyais que la belle se moquait de moi. Quelle que fût ma passion pour vous qui