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IV

Longtemps après, au Château des Fleurs, j’ai revu Jules d’Atrepigny. Ce fut là qu’il me rappela cette tragique aventure dont le souvenir lui donnait encore la fièvre, car en ce Don Juan de garnison un vrai cœur battait.

Ce soir-là, après avoir brûlé quelques cigarettes, il fit signe à la célèbre Louise la Blanchisseuse, qui venait de valser. Elle vint et embrassa d’Atrepigny.

— Voilà un homme, dit-elle avec admiration.

— Tu vois, me dit-il, je ne m’endors pas longtemps sur le même sujet. J’aime à me distraire ; un clou chasse l’autre.

La vérité, c’est qu’il cherchait toujours à oublier. Voilà pourquoi il fut pour huit jours le « Monsieur » de cette créature qui eut son