Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/187

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gole ; Huc et Gabet reproduisent les tours de phrases mandchous et chinois, jamais les mongols, encore moins les tibétains. Bref, si le mongol leur a été utile, ils en ont fait un usage très-modéré.

Nous croyons n’être que juste en disant que le travail des lazaristes a une mince valeur scientifique ; leur traduction est certainement plus complète et plus fidèle dans les détails que celle de De Guignes ; tout ce qui appartient au langage ordinaire et rentre dans les idées communes y est assez exactement rendu ; mais, pour tout ce qui touche à la doctrine, aux théories, à la nomenclature du bouddhisme, leur travail est très-insuffisant et au-dessous de la science du temps. Il suffit, pour s’en convaincre, de comparer l’article ix de leur traduction avec la version abrégée que donne Abel Rémusat dans le Foè kouè ki (p. 164-5). Nos missionnaires connaissaient le bouddhisme pour l’avoir vu pratiquer en Chine, en Mongolie, au Tibet ; mais ils ne l’avaient pas étudié scientifiquement, et ils manquaient de la préparation nécessaire pour le travail qu’ils avaient entrepris ; ils ne pouvaient réussir.