Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/210

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généralisée, car elle n’est pas vraie de notre Sûtra seulement : les textes mongols procèdent du tibétain, les textes mandchoux du chinois. Cela s’explique aisément : les Mandchoux conquérants de la Chine sont intellectuellement les vassaux de leurs vaincus, vassaux les plus soumis qui aient jamais été ; quant aux Mongols, ils ont reçu leur religion du Tibet, et c’est là qu’ils vont chercher leurs inspirations et leur règle. Les Tibétains sont les précepteurs des Mongols, comme les Chinois ceux des Mandchoux. On peut donc dire (pour revenir à notre Sûtra) que les quatre textes de l’édition polyglotte qui a servi à M. Schiefner et aux missionnaires lazaristes Huc et Gabet, se réduisent à deux versions sensiblement distinctes, la chinoise et la tibétaine.

Or, je ne puis taire l’étonnement que me cause leurs divergences. Si le chinois avait été traduit du tibétain, je n’éprouverais pas une telle impression ; il est naturel, comme je l’ai dit tout à l’heure, qu’un texte chinois soit plus bref, plus resserré que tout autre texte dont il est la reproduction. Mais dans le cas qui