Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/66

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quel ils les présentaient, du milieu destiné à les recevoir, ne troubla jamais leur impassible sérénité. N’habitaient-ils pas un monde immédiatement sublunaire, où ne pénétrait rien des sensations d’ici-bas, puisque les réalités substantielles en étaient exclues avec le soin le plus jaloux ? Tout ce qui irrite, tout ce qui blesse notre goût occidental, absence d’ordre et de symétrie, jeux de mots puérils, étymologies absurdes et répétitions fastidieuses, tout cela les laissa donc insensibles et indifférents ; et ce fut pour ainsi dire à leur insu, que dans leur bouche ou sous leur plume éclatèrent — trop rarement, hélas ! — telle expression touchante, telle image pittoresque, tel vers énergiquement frappé, sillonnant comme un éclair ce ciel uniformément gris, sans transparence et sans éclat.

Le Dhammapada a de bonne heure attiré l’attention des indianistes, à cause de la forme résumée et accessible à tous sous laquelle il présente l’enseignement de Çâkyamuni. Des fragments en avaient