Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/88

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qu’un seul instant auprès d’un savant : il connaît aussi vite la Loi que la langue le goût de la sauce.

66 Les sots vivent dans l’irréflexion, ennemis d’eux-mêmes, et faisant le mal qui ne produit que des fruits amers[1].

67 L’action qu’on a faite n’est point bonne, lorsque, en la faisant, on est tourmenté, lorsque c’est le visage baigné de larmes, et en se lamentant, qu’on en récolte les fruits.

68 L’action qu’on a faite est bonne, lorsque, en la faisant, on n’est point tourmenté, lorsque c’est le visage réjoui, et la gaieté dans l’âme, qu’on en récolte les fruits.

69 C’est un vrai miel pour le sot, tant que sa mauvaise action n’est point venue à maturité. Dès qu’elle y est venue, l’amertume commence pour lui.

70 Pendant des mois et des mois, le sot aurait beau faire sa nourriture de l’extrémité des brins du Kuça[2] : il n’arriverait pas à valoir la seizième partie de ceux qui connaissent la Loi parfaite.

71 Une fois commise, la mauvaise action est comme le lait nouvellement tiré, qui ne tourne pas de sitôt. C’est en le brûlant peu à peu, comme un feu couvert de cendres, qu’elle poursuit le sot.

  1. Non est enim arbor bona quæ facit fructus malos. (Luc vi, 43.)
  2. Kuça, Poa cynosuroïdes, Bot.