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LABRADOR ET ANTICOSTI

pastorale et les exercices de la mission qui l’accompagne soient uniquement destinés aux habitants de la Côte, partout les gens de la Gaspésie et de la rive sud du Saint-Laurent, qui ne sont ici qu’en passant, ont voulu suivre tous ces offices religieux, et ils l’ont fait avec le même zèle et la même piété que la population côtière. Cette abstention du travail n’était pas toujours du goût des chefs des établissements ; mais ils ne pouvaient rien obtenir de leurs hommes sur ce chapitre. Ceux des étrangers qui n’avaient pas encore eu la facilité de recevoir auparavant la Confirmation, ne manquèrent pas non plus de profiter de l’occasion qu’ils avaient de recevoir ce sacrement.

* * *

Il était marqué au programme que, de Magpie, nous traverserions à l’île d’Anticosti. Mais s’il ne faut pas accorder une foi entière aux articles du programme d’une simple soirée musicale, combien plus faut-il s’attendre à des variations imprévues quand il s’agit de voyage à la voile !

Cette fois, et le vent et l’état de la mer nous empêchèrent de partir. Les hôtes, de part et d’autre, acceptèrent la situation avec une entière bonne grâce.

Dimanche, 30 juin. — Le voyage à l’« Anticost » est remis à plus tard, puisque la traversée est encore impraticable aujourd’hui ; et vers le milieu de la matinée, nous partons pour la Rivière-Saint-Jean, dans une barge de pêche, munie de ses quatre voiles. Les gens de Magpie assistent en grand nombre au départ de leur évêque et le saluent une dernière fois par de multiples coups de fusil. Mais ce n’était pas assez pour satisfaire cette bonne population. En effet, à peine avons-nous quitté le rivage, que nous nous voyons escortés par une flottille de barges qui viennent nous reconduire. En avant de nous filait le yacht de M. l’abbé Bouchard ; puis venait la barque qui portait Mgr  l’évêque ; de chaque côté et en arrière s’avan-