quinze jours, partait de Gaspé pour l’Anticosti et la Côte Nord. Cela s’appelait le Packet. Ce Packet de la Malle royale faisait d’abord escale à la Pointe-Sud-Ouest, Anticosti, après un trajet de 52 milles ; puis il venait toucher à la Baie-des-Anglais, et de là traversait à la Côte Nord, où il s’arrêtait à Mingan, à la Pointe-aux-Esquimaux et à Natashquan. Une fois par mois, il se rendait aussi à Fox Bay et à Macdonald’s Cove, postes situés sur le nord de l’île. Il est bien entendu que lorsqu’il ventait trop fort ou qu’il ne ventait pas du tout, et quand il y avait du brouillard, le petit vaisseau interrompait sa marche, et c’était fort prudent. Mais il n’en résultait pas moins que le service du Packet de Gaspé n’était pas ce qu’il y avait de plus régulier au monde.
Le Savoy fera bientôt oublier le Packet de Gaspé ; et durant l’époque de la navigation le sort des Anticostiens ne laissera pas trop à désirer.
Durant l’hiver, il est vrai, on reste privé de toute communication postale avec le reste du monde ; durant cinq ou six mois de l’année, on ne peut se rendre à l’Anticosti, ni même en sortir. Il est à croire, surtout si la colonie se développe notablement, que l’administration Menier trouvera moyen de faire cesser un pareil isolement.
Depuis 1875 ou à peu près, il est vrai, l’île d’Anticosti est reliée télégraphiquement avec le continent. Et même cette communication par le télégraphe se fait au moyen de deux câbles sous-marins ; l’un de ces câbles est établi entre Mingan et un point de l’île situé un peu à l’est de la Baie-des-Anglais ; l’autre, long de 44½ milles, s’étend de la Pointe-Sud-Ouest de l’île à la presqu’île de Gaspé. Cette ligne télégraphique court sur toute la côte sud de l’Anticosti, mais elle ne dessert qu’une petite distance de la côte nord, à chaque extrémité de l’île. Une dizaine de bureaux sont établis à différents endroits de ce parcours.
Parlant de cette ligne télégraphique, M. Despecher dit que son « principal service consiste à signaler les navires à des-