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LABRADOR ET ANTICOSTI

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Les ressources du missionnaire de Natashquan consistaient en une subvention de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, à laquelle s’ajoutait la capitation d’une piastre que chaque communiant devait lui payer. À ce dernier titre seulement, le prêtre aurait dû recevoir $450. Mais qui pourra croire que, par une heureuse exception, cette redevance était payée intégralement chaque année ? D’autre part, les frais de voyage et de subsistance étant assez élevés sur ces côtes lointaines, et les occasions se présentant tous les jours de venir en aide à tant de pauvres gens, les revenus du missionnaire devaient à la fin être à peine suffisants. Aussi jamais l’on n’a compté ces prêtres au nombre des capitalistes, au moins ici-bas. Pour ce qui est de la comptabilité de l’autre monde, il n’y a pas à douter qu’ils ne soient là-haut cotés parmi les plus importants financiers ; car la vie du missionnaire, au Labrador, fournit d’innombrables occasions d’amasser des trésors de mérites pour la vie éternelle.

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Le 10 octobre 1874, Mgr  Langevin donnait des diplômes d’autel privilégié aux chapelles de Natashquan, de Kégashka, de Tête-à-la-Baleine, de la Tabatière, de l’Anse-des-Dunes. Je ne mentionnerais pas ce fait, qui n’a rien d’exceptionnel, s’il ne démontrait péremptoirement que, à cette date, il y avait déjà des chapelles à tous ces endroits de la Côte.

Le même automne, M. l’abbé J.-A.-P. Fortier venait résider à Natashquan pour exercer les fonctions de vicaire non seulement dans cette localité, mais aussi à la Pointe-aux-Esquimaux et dans toutes les missions qui dépendaient de ces deux postes. Ce vicariat de Natashquan n’a duré qu’une année.

Le 20 juin 1875, Mgr  Langevin, en tournée pastorale au Labrador, administrait le sacrement de confirmation à Natashquan. — Pendant la décade d’années qui suivent, il n’y a pas