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lettres d’un corps plus petit ; autrement la composition ne serait pas solide et se mettrait en pâte au premier mouvement.

La ligne qui commence par un alinéa est précédée d’un petit lingot uniforme qu’on appelle cadratin.

S’il s’agit d’un journal, le compositeur met ses lignes l’une sur l’autre dans son composteur jusqu’à ce qu’il soit plein, en plaçant seulement sur chaque ligne terminée, un filet appelé porte-ligne, qui facilite le glissement de la lettre, et qu’il change de place à chaque ligne justifiée.

S’il s’agit de la composition d’un labeur, ou même d’un journal qui ne s’imprime pas en plein, les lignes sont séparées par des espaces horizontales qu’on appelle des interlignes et qui sont de l’épaisseur d’un point, de deux points, de trois points : selon qu’on veut donner plus ou moins de blanc pour l’écartement des lignes de l’ouvrage à composer.

Lorsque le composteur est plein, et cela arrive fréquemment, puisqu’il ne contient que cinq à huit lignes, suivant la force du caractère, l’ouvrier enlève sa composition et la dépose sur une espèce d’ais à rebords qu’on appelle galée, et quand cette galée est pleine, ou du moins renferme assez de

Galée violon. Galée.


matière pour faire une page ou un paquet, il l’entoure d’une ficelle qui la lie fortement ; la dépose sur une feuille de papier double qu’on appelle porte-page, et le met sous son rang en attendant qu’il ait assez de paquets pour en faire des épreuves.

Pour les impressions industrielles, qu’on appelle travaux de ville, la composition diffère en ce qu’elle n’est pas confiée à des ouvriers qui font vite, mais à des spécialistes qui s’attachent surtout à faire bien.