Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/176

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impression très-peu favorable. Ils se disent que les contrées de l’Occident doivent être très-pauvres et très-rétrécies, puisque le peuple est obligé de s’amonceler ainsi, et de placer les maisons les unes au-dessus des autres.

Parmi les objets offerts à l’empereur, il y avait une épinette, mais sans méthode, sans indication pour en jouer. Les missionnaires durent s’astreindre à donner des leçons à quelques eunuques. Ils composèrent même un recueil de poésies chinoises, avec des airs adaptés au goût du pays. Ce recueil fut imprimé sous le titre de Chansons de l’épinette, et devint assez populaire dans la capitale de l’empire chinois. Comme on le voit, ces infatigables prédicateurs de l’Évangile étaient perpétuellement absorbés par des occupations de tout genre, avec ces légions d’eunuques. Ils leur donnaient tour à tour des leçons d’horlogerie, de géographie et de musique ; comme le grand Apôtre des nations, ils se faisaient tout à tous, pour les gagner tous à Jésus-Christ.

Parmi les six cours souveraines de l’empire, il en est une qu’on nomme Ly-Pou, cour des rites. Elle est chargée des cérémonies et solennités publiques, dont les détails minutieux sont si importants aux yeux des Chinois. Elle a quatre divisions, qui s’occupent du cérémonial ordinaire et extraordinaire à la cour, des rites des sacrifices adressés aux âmes des anciens souverains et des hommes illustres, des règlements, des fêtes publiques, de la forme des habits et des coiffures pour les employés du gouvernement. Cette cour surveille les écoles et les académies publiques, les examens littéraires, le nombre, le choix et les privilèges