Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/200

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exempt de fraude et d’erreur, j’aille jouir aux cieux de votre divine présence. Souffrez qu’après avoir reçu votre loi je la publie partout, comme font vos serviteurs dans le monde entier, et que je persuade aux hommes de l’embrasser. Ce vœu que je forme, je l’ai conçu dans mon âme, et je vous prie de l’exaucer.

« Prononcé au royaume de la grande dynastie des Ming, la trentième année du règne de Wang-Lie, le sixième jour de la huitième lune. »

Le nombre des chrétiens ayant sensiblement augmenté depuis que le P. Ricci était venu à bout de fonder une mission dans la capitale même de l’empire, les ouvriers évangéliques devinrent partout insuffisants. Le visiteur des Indes envoya donc un renfort considérable d’apôtres, et de plus on s’occupa avec beaucoup d’activité, au collège de Macao de la formation d’un clergé indigène. On élevait là, dans le calme et la retraite, plusieurs jeunes Chinois destinés à l’état ecclésiastique. Ceux qui avaient reçu les saints ordres accompagnaient les missionnaires dans l’intérieur, afin de se former sous leur conduite à la vie apostolique. On a beaucoup reproché aux jésuites d’avoir négligé, dans la plupart de leurs missions, la formation d’un clergé indigène, sous prétexte, disait-on, de se rendre perpétuellement nécessaires, de gouverner à leur gré et sans contrôle ces Églises naissantes. Un motif semblable est trop indigne pour qu’on puisse le supposer dans des hommes qui se dévouaient tout entiers au salut des âmes. Le reproche est d’ailleurs démenti par les renseignements qui nous restent sur les premières années de leur apostolat en