Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/275

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naires, que l’empereur n’entendant qu’une accusation sans défense signa enfin l’arrêt suivant de condamnation :

« Ayant été pleinement informé par l’assesseur de la cour des rites que certains étrangers cherchaient à former des établissements clandestins dans les diverses provinces de l’empire ; nos mandarins nous ayant humblement supplié que les étrangers Vagnon, Pantoja et leurs compagnons fussent envoyés dans leur pays, pour avoir prêché une loi inconnue, avoir troublé, sous prétexte de religion, le repos de notre peuple, et machiné sourdement une révolte parmi les cent familles et un soulèvement général dans l’empire… En conséquence, nous avons ordonné à la cour des rites, siégeant à Nanking, d’avertir les magistrats de l’empire que, en quelque lieu qu’on trouve ces étrangers, on les fasse conduire et escorter sous bonne garde en la province et cité de Canton, et que de là ils s’en retournent chez eux, laissant le royaume Central en repos.

« L’année dernière, sur l’avis qu’on nous donna que ces étrangers n’étaient entrés dans l’empire que pour notre service, et que Jacques Pantoja et ses compagnons étaient capables de travailler à la correction du calendrier impérial, nous les avions agrégés au nombre des mandarins. Nonobstant cette agrégation, nous voulons qu’ils soient congédiés et renvoyés dans leur pays… Qu’on obéisse à cet ordre formel. »

Cette sentence reçut partout son exécution, mais nulle part avec autant de rigueur qu’à Nanking. Là, les missionnaires furent conduits, le 6 mars 1616, la corde au cou, devant l’assesseur de la cour des rites :