Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/45

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pire, leur accorda, dans sa munificence, un pied-à-terre à la pointe orientale de l’île de Ngao-Men. Peu à peu on vit s’élever la ville de Macao, destinée à devenir le centre d’un immense commerce et le rendez-vous de tous les prédicateurs de l’Évangile dans l’extrême Orient.

À cette époque, le catholicisme et ses missionnaires accompagnaient toujours, précédaient même quelquefois les agents de la politique et du négoce dans ces contrées nouvelles. Des religieux de divers ordres ne tardèrent donc pas à s’établir dans la colonie portugaise de Macao, où l’autorité pontificale érigea bientôt un évêché. La compagnie de Jésus, qui déjà obtenait dans le monde entier un prodigieux développement, y fonda une maison et se prépara à étendre encore plus loin son apostolat.

Durant plusieurs années l’action des missionnaires fut circonscrite dans l’intérieur de la colonie portugaise, et la propagation de la foi s’exerça seulement sur les nombreux Chinois qui étaient venus partager à Macao la fortune de ces aventureux et intrépides étrangers. Mais enfin arriva le moment fixé par la Providence où les apôtres de Jésus-Christ devaient de nouveau porter le flambeau de la vérité au cœur même de ce vaste empire, retombé dans les ténèbres de l’idolâtrie, et qui allait s’enfonçant de jour en jour dans les ténèbres encore plus épaisses du scepticisme.

Le P. Alexandre Valignan, jésuite italien, avait été nommé par le général de la compagnie visiteur de toutes les missions des Indes. Pendant qu’il remplissait les rudes et pénibles travaux de sa charge, il