Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rivant de Tchao-King. Il se rendit, précédé du tam-tam et accompagné d’un nombreux cortége, au palais du mandarin qui administrait les Chinois de Macao. De là, il se dirigea vers le collége des Jésuites. Il était porteur d’une dépêche du vice-roi par laquelle les PP. Roger et Ricci étaient invités à se rendre en la ville de Tchao-King, où il leur serait permis de construire une maison et une église. Les missionnaires, encore tout accablés de tristesse et de découragement, avaient de la peine à se persuader de la réalité d’une si heureuse nouvelle. La dépêche était cependant claire et précise. On fit à la hâte, et en bénissant le Seigneur, les préparatifs indispensables, et les deux apôtres de la Chine se mirent en route le cœur plein de joie et d’espérance. Ils étaient accompagnés par le même officier qui leur avait apporté un si consolant message.

Le gouverneur de Tchao-King les reçut avec grande bienveillance et les questionna sur leur pays et les motifs de leur venue en Chine. Les religieux répondirent qu’ils étaient originaires des contrées de l’extrême Occident ; qu’ayant entendu parler de la grandeur et de la célébrité de l’empire du Milieu ils avaient entrepris un voyage qui avait duré plus de trois ans. Après avoir visité un grand nombre d’îles et traversé les mers les plus vastes, ils avaient pu se convaincre par leurs propres yeux que l’Empire Céleste était encore bien au-dessus de sa brillante renommée. Ils avaient donc le dessein de s’y établir jusqu’à la fin de leurs jours, et ils désiraient obtenir un peu de terrain pour y construire une maison et une église, afin d’y vaquer à l’étude et à la prière dans la retraite et le recueillement ; ce qu’ils ne pouvaient faire à Macao,