Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/89

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pendant les PP. Ricci et Roger de travailler assidûment à leur œuvre capitale, à la conversion des âmes. Ils eurent la consolation de voir leurs longs efforts couronnés enfin de quelques succès. Ils purent conférer le baptême à deux catéchumènes, dont l’un était un lettré de la province de Fo-Kien, et l’autre ce jeune bachelier qui avait conservé en dépôt l’autel des missionnaires pendant leur absence, et qui les avait ensuite si bien accueillis dans sa maison lors de leur retour à Tchao-King. La cérémonie eut lieu publiquement et avec la plus grande pompe. Le recteur du collége de Macao fut invité à donner lui-même le baptême à ces nouveaux chrétiens[1]. L’un reçut le nom de Paul et l’autre celui de Jean[2]. Les Chinois s’entretenaient beaucoup de ces nouveaux rites apportés par les Occidentaux, et ils eurent la courtoisie et la politesse de ne pas les trouver mauvais. Le nombre des catéchumènes augmenta insensiblement, et plusieurs renoncèrent définitivement aux idoles, en recevant la régénération baptismale.

Sur ces entrefaites, le P. Valignan, visiteur général des missions des jésuites dans l’extrême Orient, venait d’arriver du Japon à Macao. Il apprit avec grande joie les bénédictions que Dieu répandait sur les travaux apostoliques des PP. Roger et Ricci, à Tchao-King. Voyant que le zèle infatigable de ces deux ouvriers ne pouvait suffire à défricher le champ immense qui leur était confié, il demanda du secours au provincial des Indes, qui lui envoya deux religieux portugais, Édouard

  1. La cérémonie eut lieu le 18 décembre 1584.
  2. En chinois Pao-Lou et Jo-han.