Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 1.djvu/79

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ces mots étranges : Le bruit de nos armes à feu attira les Mongols ; ils ne connaissent que leurs arcs et leurs flèches... L'écrivain russe aurait pu savoir que les armes à feu ne sont pas si étrangères aux Tartares qu'il se l'imagine ; puisqu'il est actuellement prouvé que déjà, vers le commencement du treizième siècle, Tcheng-Kis-Khan avait de l'artillerie dans ses armées.

L'odeur qu'on respire dans l'intérieur des tentes mongoles est rebutante et presque insupportable, quand on n'y est pas accoutumé. Cette odeur forte, et capable quelquefois de faire bondir le cœur, provient de la graisse et du beurre dont sont imprégnés les habits et les objets qui sont à l'usage des Tartares. A cause de cette saleté habituelle, ils ont été nommés Tsao-Ta-Dze (Tartares puants) par les Chinois, qui eux-mêmes ne sont pas inodores, ni très-scrupuleux en fait de propreté.

Parmi les Tartares, le» soins de la famille et du ménage reposent entièrement sur la femme ; c'est elle qui doit traire les vaches et préparer le laitage, aller puiser l'eau quelquefois à une distance éloignée, ramasser les argols, les faire sécher, et puis les entasser autour de la tente. La confection des habits, le tannage des pelleteries, le foulage des laines, tout lui est abandonné ; elle est seulement aidée, dans ces travaux divers, par ses enfants, quand ils sont encore jeunes.

Les occupations des hommes sont très-bornées ; elles consistent uniquement à diriger les troupeaux dans les bons pâturages, et ce soin est plutôt un plaisir qu'une peine, pour des hommes accoutumés dès leur enfance à monter à cheval. Ils ne se donnent de la fatigue, que lorsqu'