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II. KREUTZER, ÉLÈVE DE STAMITZ. 109

La 9° et la 12° sont cependant très-belles. L’accompagnement de piano n’appartient pas à Rode et a été fait après coup.

Rode surnommé le Lorrège du violon.

Rode mérita d’être surnommé le Corrège du violon.

A l'époque où brillait Rode, deux autres violonistes de la plus haute valeur illustraient l’école française : Kreutzer et Baillot.

Rodolphe Kreutzer, fils d’un musicien de la chapelle du roi, naquit à Versailles, en 1766. Elève de Stamitz[1], Kreutzer prit d’abord le style un peu étroit de son maître ; mais lorsqu’il eut reçu des conseils de Gaviniés et entendu Viotti, il élargit sa manière, devint brillant, hardi et presque chevaleresque. Sa qualité de son était nourrie plutôt que moelleuse, et sa manière de chanter était moins remarquable que sa hardiesse dans les difficultés. Ses grandes qualités étaient d’être original, de n’avoir suivi aucune école et de n’obéir qu’à l’impulsion de son sentiment énergique. Kreutzer a fait école et a produit beaucoup de bons élèves qui se sont assimilé ses qualités, et qui, en général, ont du brillant dans l’exécution.

Le seul reproche qu’on a fait à Kreutzer avec justesse était de manquer de variété dans l’accentuation de l’archet, et de couler presque tous les traits, au lieu d’y introduire le détaché.

Sonate op. 47 dédiée par Beethoven à R. Kreutzer.

Cet fut à ce violoniste que Beethoven dédia sa magnifique sonate pour piano et violon, op. 47. Kreutzer, on ne sait pourquoi, déclara incompréhensible et ne voulut point jouer cette sonate qui est cependant la plus haute cime du duo.

On a de cet artiste : 19 concertos, plusieurs duos, trios et quatuors. Ses études pour le violon sont remarquables

  1. Le fondateur de l'école de Manheim.