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74 J.-F. ECK ET SON ÉLÈVE SPOHR.

Quels seront les plus grands artistes ?

Ce sont là trois conditions essentielles qu'il est malheureusement rare de trouver réunies. Les uns comprennent bien la musique sans avoir les moyens de l'exprimer, d’autres, au contraire, ont une certaine habileté de doigts et d’archet, mais lisent difficilement ou ne saisissent pas la pensée des auteurs. Toutes choses égales, d’ailleurs, les plus grands artistes seront toujours ceux qui auront poussé le plus loin l'étude du mécanisme et disposeront de plus de moyens matériels pour faire ressortir les beautés musicales avec tous leurs accents."

Woldemar[1] a donné une deuxième édition de la traduction de Rœser ; elle est intitulée : Méthode raisonnce pour apprendre à jouer du violon par L. Mozart ; nouvelle édition enrichie des chefs-d’œuvre de Corelli, Tartini, Géminiani, Locatelli, etc. ; Paris, Pleyel, 1801, in-folio.

Elève de Danner, Jean-Frédéric Eck, né à Manheim en 1766, devint aussi un brillant violoniste de l’école fondée par Stamitz. Un beau son, une intonation juste et beau- coup de légèreté, telles étaient les qualités de son talent.

École fondée par Spohr Méthode de violon de Spohr

Spohr (1784-1859), son élève, a fondé en Allemagne une école de violon plus large, plus vigoureuse que celle de ses prédécesseurs sous les rapports de la sonorité et du mécanisme de l’archet. Spohr fut, à certains égards, le continuateur de son professeur Eck, mais il alla beaucoup plus loin que lui. Il a formé un grand nombre d’élèves, qui tous ont été ou sont encore des artistes distingués. Sa manière était large et vigoureuse, il avait une justesse satisfaisante, même dans les plus grandes difficultés ; mais il laissait désirer plus de charme et de grâce. Spohr a exposé les principes de son école dans un bon ouvrage dont la traduction a pour titre : Ecole ou Méthode pour le

  1. Voyez ce nom chap. XIV.