Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/149

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Un tas d’accroissements que sans cesse on augmente !
Les regardant tous en face.
— En est-il parmi vous un seul qui me démente ?
N’est-ce pas que c’est vrai, messeigneurs ? — En effet,
Il va de l’un à l’autre.
Vous lui vendriez tous, si ce n’est déjà fait,
Pour un nom, pour un titre, ou toute autre chimère,
À M. de Brion.
Toi, ta femme, Brion !
Toi, ta femme ! À monsieur de Gordes.
Toi, ta femme, Brion ! Toi, ta sœur !
Toi, ta femme, Brion ! Toi, taAu jeune page Pardaillan.
Toi, ta femme, Brion ! Toi, ta sœur ! Toi, ta mère !


Un page se verse un verre de vin au buffet, et se met à boire en fredonnant :

Quand Bourbon vit Marseille,
Il a dit à ses gens :
Vrai Dieu ! quel capitaine…

Triboulet, se retournant.

Je ne sais à quoi tient, vicomte d’Aubusson,
Que je te brise aux dents ton verre et ta chanson !
À tous.
Qui le croirait ? des ducs et pairs, des grands d’Espagne,
Ô honte ! un Vermandois qui vient de Charlemagne,
Un Brion, dont l’aïeul était duc de Milan,
Un Gordes-Simiane, un Pienne, un Pardaillan,
Vous, un Montmorency ! — les plus grands noms qu’on nomme,
Avoir été voler sa fille à ce pauvre homme !
— Non, il n’appartient point à ces grandes maisons