Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/195

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Maguelonne.

Seul moyen de sauver ton homme.À pareille heure ?

Blanche.

Ô Dieu ! vous me tentez, vous voulez que je meure !
Faut-il que pour l’ingrat je franchisse ce pas ?
Oh ! non, je suis trop jeune ! — Oh ! ne me poussez pas,
Mon Dieu !

Il tonne.
Maguelonne.

Mon Dieu ! S’il vient quelqu’un dans une nuit pareille,
Je m’engage à porter la mer dans ma corbeille.

Saltabadil.

Si personne ne vient, ton beau jeune homme est mort.

Blanche, frissonnant.

Horreur ! — Si j’appelais le guet ?… Mais non, tout dort.
D’ailleurs cet homme-là dénoncerait mon père.
Je ne veux pas mourir pourtant. J’ai mieux à faire,
J’ai mon père à soigner, à consoler, et puis
Mourir avant seize ans, c’est affreux. Je ne puis !
Ô Dieu ! sentir le fer entrer dans ma poitrine !
Ah !

Une horloge frappe un coup.
Saltabadil.

Ah ! Ma sœur, l’heure sonne à l’horloge voisine.

Deux autres coups.