Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/319

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Jeppo.

À propos, conte-nous donc un peu ce que te disait madame Lucrèce l’autre soir. Il paraît qu’elle est folle de toi. Elle a dû t’en dire long. La liberté du bal était une bonne fortune pour elle. Les femmes ne déguisent leur personne que pour déshabiller plus hardiment leur âme. Visage masqué, cœur à nu.

Depuis quelques instants dona Lucrezia est sur le balcon dont elle a entr’ouvert la jalousie. Elle écoute.
Maffio.

Ah ! Tu es venu te loger précisément en face de son balcon. Gennaro ! Gennaro !

Don Apostolo.

Ce qui n’est pas sans danger, mon camarade ; car on dit ce digne duc de Ferrare fort jaloux de madame sa femme.

Oloferno.

Allons, Gennaro, dis-nous où tu en es de ton amourette avec la Lucrèce Borgia.

Gennaro.

Messeigneurs ! si vous me parlez encore de cette