Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/346

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Dona Lucrezia.

Je ne veux pas que ce jeune homme meure, monsieur le duc !

Don Alphonse.

Madame, les gentilshommes aussi prouvés que moi n’ont pas coutume de laisser leur foi en gage. Vous avez ma parole, il faut que je la retire. J’ai juré que le coupable mourrait, il mourra. Sur mon âme, vous pouvez choisir le genre de mort.

Dona Lucrezia, d’un air riant et plein de douceur.

Don Alphonse, don Alphonse, en vérité, nous disons là des folies vous et moi. Tenez, c’est vrai, je suis une femme pleine de déraison. Mon père m’a gâtée ; que voulez-vous ? On a depuis mon enfance obéi à tous mes caprices. Ce que je voulais il y a un quart d’heure, je ne le veux plus à présent. Vous savez bien, don Alphonse, que j’ai toujours été ainsi. Tenez, asseyez-vous là, près de moi, et causons un peu, tendrement, cordialement, comme mari et femme, comme deux bons amis.