Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/98

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Soit légère à ce sein qui reposa ma tête !
— Toi, seule, m’es restée ! —
Toi, seule, m’es restée ! —Levant les yeux au ciel.
Toi, seule, m’es restée ! —Eh bien ! mon Dieu, merci !

Il pleure et cache son front dans ses mains.
Blanche.

Que vous devez souffrir ! vous voir pleurer ainsi,
Non, je ne le veux pas, non, cela me déchire !

Triboulet.

Et que dirais-tu donc si tu me voyais rire !

Blanche.

Mon père, qu’avez-vous ? dites-moi votre nom.
Oh ! versez dans mon sein toutes vos peines !

Triboulet.

Oh ! versez dans mon sein toutes vos peines ! Non.
À quoi bon me nommer ? Je suis ton père. — Écoute,
Hors d’ici, vois-tu bien, peut-être on me redoute,
Qui sait ? l’un me méprise et l’autre me maudit.
Mon nom, qu’en ferais-tu quand je te l’aurais dit ?
Je veux ici, du moins, je veux, en ta présence,
Dans ce seul coin du monde où tout soit innocence,
N’être pour toi qu’un père, un père vénéré,
Quelque chose de saint, d’auguste et de sacré !