Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome II.djvu/265

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Le titre du fascicule suivant est donné en fac-similé page 291.

Nous ne relevons ici que trois remarques ; la première relative sans doute aux représailles du gouvernement contre la Commune.


Ces façons commodes de laver les crimes ne lavent pas les gouvernements.




On ment sur mon compte. Qu’importe ! Voilà plus de quarante ans qu’on m’abreuve de toutes les inventions de la haine. Je bois avec calme ces ciguës et ces vinaigres. Cela passe, et je n’en meurs pas. Poisons inutiles, qui n’aboutissent pas à l’empoisonnement. Je suis le Mithridate de la calomnie.




Le propre de Paris, c’est de tout élever à sa stature, les crimes comme les gloires.




Le premier fascicule de 1875 porte comme titre :


DU 1er JANVIER (MORT DE LEDRU-ROLLIN)
AU 31 MARS (MORT D’EDGAR QUINET.




II


Voici une série de lettres et de documents relatifs au texte extrait des carnets ; nous faisons précéder chacun d’eux de la ligne correspondante dans ce volume.


Page 150. — Après le dîner j’ai lu à mes amis les vers qui ouvriront l’édition française des Châtiments : Au moment de rentrer en France.


Dès que ces vers furent publiés, Victor Hugo reçut de Jules Ferry la lettre suivante :


« Paris, le 20 octobre 1870.

« J’ai lu tout à l’heure, illustre maître, votre chant de retour. Je ne sais s’il dépasse ou s’il égale les chants d’exil, je sais seulement qu’il a remué le plus profond de mon âme. Il y a vingt ans, vous nous vengiez, et toute la jeunesse d’alors a vécu vingt ans de vos colères. Aujourd’hui votre cœur, pour lequel les ans ne comptent pas, fait éclater cette grande piété que vous avez pour la patrie. Nul plus que vous n’aura aimé la France, et ce sera votre immortel honneur. Nous que le hasard a mis au gouvernail, dans cette tempête, nous devons baiser la main du grand poète, dont l’âme a trouvé cette formule touchante :

« Devant tes fautes, à genoux !

« Je crois que pour sauver la France, tout le secret, c’est de l’aimer autant que vous.

« Votre bien affectionné.

« Jules Ferry. »