Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/239

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rappelle-toi ce que tu m’as donné en me donnant ton amour, rappelle-toi qu’en me défendant de me jouer de ma vie, tu t’es engagée à me conserver la tienne.

Ne ris pas de mes craintes, je t’en conjure, puisqu’elles font mon tourment. Tu n’es qu’une femme, Adèle, quoique tu sois un ange, et tu n’as point assez de forces pour supporter l’insomnie et la fatigue. Ton projet de passer les nuits quand ta mère sera accouchée, m’a ennuyé, tellement effrayé que je n’ose y croire.

Adieu donc, pour aujourd’hui, mon Adèle bien-aimée, je te verrai demain matin, en attendant je t’embrasse mille fois sur tes lèvres adorées.

Ton mari inquiet,
Victor.