Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/296

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1816.


Au général Hugo.
31 mars 1816.

Mon cher papa, c’est avec la plus grande surprise que nous avons été informés de ton départ. Nous voulions t’écrire, mais Mme Martin a refusé jusqu’ici de nous dire où tu étais. Ce n’est qu’hier qu’elle a consenti à nous l’apprendre, sans cependant vouloir nous laisser ton adresse ; en sorte que nous sommes forcés de la charger de cette lettre, où, comme elle-même nous y a invités, nous renfermons la note de tout ce qui nous est absolument nécessaire en ce moment.

Elle nous dit en outre que tu désirais savoir si nous faisons des progrès dans le dessin[1]. M. Cadot est content de nous et nous a dit que cela irait bien. Nous prenons tous les samedis des leçons de perspective. Du reste, nous faisons tous nos efforts pour contenter nos maîtres.

Adieu, mon cher papa, nous attendons ta réponse avec impatience, tant pour avoir de tes nouvelles que pour être soulagés dans nos besoins. Nous t’embrassons de tout cœur. Porte-toi bien, et aime toujours

Tes fils soumis et respectueux,
E. Hugo
Victor[2].


Au général Hugo.
12 mai 1816.

Mon cher papa, M. Decotte nous a communiqué le passage de ta lettre qui nous concernait, et nous en avons été aussi surpris qu’affligés. Si jusqu’ici

  1. Le général faisait apprendre le dessin à ses fils, en vue de leur admission à l’École polytechnique.
  2. Louis Belton. — Victor Hugo et son frère Eugène à la pension Cordier et Decotte et au collège Louis-le-Grand.