étiez assez bon pour m’en envoyer, j’en serais reconnaissant comme d’une faveur et touché comme d’une preuve d’amitié.
Adieu, mon cher confrère, permettez-moi de me croire et de signer
Mes respectueux hommages, s’il vous plaît, à Madame la comtesse.
Vous avez dû penser, mon cher Guiraud, que j’étais bien paresseux ou bien occupé. Je suis affligé de ces deux misères à la fois, et j’espère qu’auprès de vous la dernière excusera la première. Je voudrais, certes, que tous mes jours fussent remplis d’occupations aussi agréables que celle de vous écrire ; mais le démon chargé d’éprouver la patience des hommes en a disposé autrement. Hormis quelques moments heureux, celles de mes heures qui ne sont pas marquées par des peines sont assaillies par toutes les insipidités de la vie matérielle. Vous, au moins, vous pouvez vous réfugier chez vos vieux romains, et oublier les petits chagrins présents dans de grandes infortunes passées. Vous ne perdez pas au change, et dans la compagnie de ce grand passé, vous pouvez attendre en paix votre bel avenir ; mais moi, mon ami, moi qui ai si peu à espérer et tant à regretter, je n’ai point de port où fuir. Les années s’écoulent toujours, il est vrai, c’est ce qui me console ; mais en attendant, si je descends ce grand précipice de la vie, c’est dans un tonneau hérissé de clous.
J’ai cependant eu tort, et je vous en demande pardon, de ne pas vous avoir répondu plus tôt, car ma lettre aurait pu vous être utile, à cause des renseignements que vous désiriez sur le séminaire. J’espère cependant qu’il n’y a pas de temps perdu, autrement, vous me le pardonneriez, vous, mais je ne me le pardonnerais pas. Je viens au fait. Il faut, m’a-t-on dit, que votre jeune lévite obtienne d’abord de son évêque la permission d’entrer