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À Monsieur Pinaud.


Paris, 8 janvier 1823.
Monsieur et bien cher confrère.

Ce qu’il y a de plus agréable pour moi dans l’important service que vous venez de me rendre avec tant d’obligeance, c’est qu’il me soit rendu par vous[1]. Depuis longtemps j’ai contracté la douce habitude de vous devoir des reconnaissances, et tout ce qui me reste à désirer, ce serait d’avoir le bonheur de pouvoir aussi vous être quelquefois utile de mon côté. J’ai été bien sensible à l’aimable attention que vous avez eue de m’envoyer votre demande en ma faveur, et bien confus de tout ce que votre amitié vous a inspiré de bienveillant et de glorieux pour le plus indigne de vos confrères.

Je viens de publier la seconde édition, corrigée et augmentée, de mes Odes ; j’ai chargé mon éditeur de vous en envoyer deux exemplaires, l’un que vous voudrez bien, sans doute, avoir la bonté d’accepter de moi, l’autre dont je vous prie de faire hommage en mon nom à l’Académie.

Je suis fondé à croire que le concours des Jeux Floraux sera brillant cette année. Je connais plusieurs des ouvrages qui doivent vous être envoyés, et je vous assure que vos belles couronnes pourront récompenser de beaux volumes.

MM. Soumet et de Rességuier me chargent, mon bien cher confrère, de vous dire en leur nom tout ce que je sens pour vous, c’est-à-dire tout ce que l’estime et l’attachement peuvent inspirer de plus vif, de plus tendre et de plus sincère.

Victor-M. Hugo.

Ma femme vous remercie comme moi de tout ce que votre lettre contient d’aimable pour elle.

  1. M. Pinaud avait, selon le désir exprimé par Victor Hugo dans sa lettre du 11 décembre 1822, obtenu pour son jeune confrère l’exemption du service militaire.