Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/425

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Je viens de voir Sosthène[1], qui est toujours on ne peut plus aimable. Il m’a donné une entrée toute spéciale. Il m’a dit que le roi avait demandé si j’étais ici. Je suis effrayé de ce qu’ils attendent de moi. J’ai la tête si malade et le cœur si triste. Comment chanter une joie ? Nos amis, et surtout Nodier, me chargent de mille hommages pour toi. Adieu, bien-aimée, je t’embrasse sur tes yeux, pour qu’ils ne pleurent plus[2].


À Madame Victor Hugo.


29 mai, Reims.

Nous avons vu le sacre, mon Adèle : c’est une cérémonie enivrante. Alaux te fait un présent dont tu le remercieras comme tu m’aimes : il t’envoie mon portrait, que Nodier dit plein de pensée. Remercie bien ce nouvel et excellent ami ; il est inutile de te recommander ledit portrait. Adieu, bien-aimée, le temps me manque. J’attends deux lettres de toi demain, je n’en ai pas eu aujourd’hui, et toute ma journée a été triste. J’espère que tu l’es moins. Le jour du retour approche de plus en plus. Je t’embrasse bien tendrement et ma Didine.

Ton Victor[3].


À Madame Victor Hugo.


Reims, 30 mai.

Mon bon père t’expliquera, chère ange, quelles nécessités impérieuses me forcent à t’emmener à Paris dès mon retour à Blois, qui sera, j’espère, le 3 au matin.

Je suis désolé de t’enlever si tôt au bonheur dont tu jouissais à Blois près de ta bonne mère dont les soins te seront toujours un doux souvenir.

Remercie-la bien, remercie bien mon excellent et noble père, et tiens-toi prête. Le temps me manque. Sans adieu, bien-aimée. Je pars demain 31 de Reims.

Ton Victor[4].
  1. Sosthène de La Rochefoucauld.
  2. Bibliothèque nationale.
  3. Idem.
  4. Idem.