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blement une réponse décisive dans l’affaire qui nous occupe, et dont ma femme se doute malheureusement. Je crains que vous ne m’ayez indiqué dans cette lettre une heure de rencontre pour aujourd’hui. Comme il m’importe de ne pas manquer à un rendez-vous de cette nature, je crois devoir m’empresser de vous prévenir que je serai chez vous ce matin, à neuf heures précises, pour nous entendre sur le lieu, l’heure et les armes.

Agréez, monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués.

V. H.[1]


À Sainte-Beuve.


12 juin [1833].

L’amitié que j’ai pour vous, vous le savez, mon cher Sainte-Beuve, est en dehors de toutes les questions littéraires ou politiques du monde[2]. Sans doute, ce serait un grand bonheur pour moi de savoir, sur tous ces problèmes de l’art dont la solution occupe ma vie, votre pensée en harmonie avec la mienne, comme autrefois. Mais qu’y faire ? nous flottons tous plus ou moins. Ce qui ne flotte et ne varie pas en moi, c’est mon admiration pour ce que vous faites et ma tendresse pour ce que vous êtes. Vous voulez que nous dînions ensemble. Ce sera une vive joie pour moi et je vous dirai mille choses. Je vous écrirai le premier jour que j’aurai de libre.

Je vous serre la main. À bientôt.

V.[3]


À Mademoiselle Louise Bertin[4].


[6 juillet 1833.]

Vos lettres, si bonnes et si charmantes, mademoiselle, nous ont été au fond du cœur. Croyez que je suis à vous bien profondément. Je suis toujours heureux de déposer à vos pieds l’hommage d’une amitié, blessée quelquefois,

  1. Brouillon. Archives de la famille de Victor Hugo.
  2. « ... J’ai lu dans l’Europe votre article sur le style… Il y a une ou deux pensées qui ne m’ont pas convaincu, celle sur le drame et son rôle en ce temps : vous savez que c’est là un de mes aveuglements et de mes doutes. Et une autre qui m’a paru trop sévère, quoique si bien dite, sur la politique et les rapports de l’art avec elle. » (6 juin 1833. Gustave Simon. Lettres de Sainte-Beuve à Victor Hugo et à Mme  Victor Hugo. Revue de Paris, 15 janvier 1905.)
    L’article sur le style, publié dans l’Europe littéraire du 29 mai 1833, fut inséré l’année suivante dans Littérature et Philosophie mêlées.
  3. Archives Spoelberch de Lovenjoul.
  4. Inédite.