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À Paul Lacroix[1].


Je profite du premier éclair de loisir pour vous répondre, mon ami. Merci de votre bonne lettre. Mes yeux sont toujours bien malades, mais mon cœur est à vous.

Comment va votre bon frère[2] ?

Renduel vous a-t-il remis votre exemplaire de Marie Tudor ?

Merci encore de tout ce que vous me dites sur Dumas, il a eu bien tort, je le plains. C’est un grand malheur de croire d’un ami ce qu’il a cru de moi. Il viendra me trouver tout honteux et me demander pardon quelque jour, je l’espère pour lui, et je lui pardonne en l’attendant[3].

Mettez-moi aux pieds de votre charmante femme. Je vous envie tous deux de tout mon cœur. Donnez-nous bientôt un de ces excellents livres qui consolent des mauvais.

Victor[4].
22 9bre.


À Sainte-Beuve.


27 novembre 1833.

Le jour que vous voudrez, mon ami, dimanche excepté[5]. Indiquez-moi le jour seulement deux ou trois jours d’avance, et l’heure précise, et le lieu où je vous trouverai. Je serai heureux de vous voir et de causer avec vous. Je m’abriterai près de votre amitié pendant quelques instants.

Victor Hugo.

Renduel vous a-t-il remis votre Marie Tudor[6] ?

  1. Inédite.
  2. Jules Lacroix.
  3. Le 17 novembre une lettre ouverte au Rédacteur du Journal des Débats, signée de Granier de Cassagnac, déclarait Victor Hugo absolument étranger à son article du 1er novembre.
  4. Bibliothèque de l’Arsenal.
  5. Sainte-Beuve avait écrit la veille à Victor Hugo : « … Je voudrais bien causer un de ces soirs avec vous, et pour cela, que vous dîniez avec moi au même rendez-vous que la dernière fois ou ailleurs. Vous seriez bien bon de me dire un de ces jours de la semaine prochaine où vous pensiez être libre. Moi, je le serai toujours. » Gustave Simon. Lettres à Victor Hugo et à Mme Victor Hugo. Revue de Paris, 15 janvier 1905.
  6. En tête de l’exemplaire, cette dédicace : « À mon cher et excellent ami Sainte-Beuve ». Archives Spoelberch de Lovenjoul.