Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vera sa mère. Hélas ! moi, mon frère ; votre charmante femme, sa mère ; vous, votre frère et votre mère ; Auguste, sa mère ; c’eût été trop.

Je serre toutes les mains aimées[1].


À Noël Parfait.


Marine-Terrace, 28 juin [1855].

Je reçois la lettre bi-frons, et je souris à ces deux chers et bons visages d’amis qui ne sont pas plus bêtes l’un que l’autre, et je réponds par un envoi immédiat. Vous trouverez dans ce paquet, cher et parfait collègue Parfait, la fin du livre II, lequel est intitulé L’âme en fleur.

Jetez les deux autres titres au panier.

Maintenant, attention :

1° Je vous envoie une intercalation, la pièce Tu peux comme il te plaît me faire jeune ou vieux, qui entre dans le livre II sous le numéro VIII et rejette au chiffre IX la pièce En écoutant les oiseaux. Modifier les chiffres d’ordre suivants en conséquence. Afin d’éviter les remaniements, vous ferez bien de faire tout de suite ces classements dans le manuscrit.

2° Vous trouverez dans le paquet, outre la pièce à intercaler, onze pièces allant du chiffre XVIII au chiffre XXXVIII, et jusqu’à la page 96 du manuscrit.

3° Vous êtes un charmant homme, et je ne vous dispense pas du tout de me dire que vous êtes content, et que mon livre vous plaît, attendu qu’il y a dans le monde une ou deux douzaines d’esprits comme le vôtre auxquels, nous les poëtes, nous songeons en travaillant.

4° D’ici à huit jours vous aurez le livre III, intitulé les Luttes et les rêves ; de cette façon vous aurez entre les mains le premier volume tout entier. Vous savez que ce volume est intitulé Autrefois. Le second a pour titre : Aujourd’hui. C’est l’épopée après l’idylle.

5° Le spécimen est bon, et je suis heureux, heureux, heureux de penser que vous allez être forcé de m’écrire très souvent de ces lettres qui sont charmantes comme si elles n’étaient pas bonnes, et bonnes comme si elles n’étaient pas charmantes.

  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.