Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/29

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il y a les choses divines. Que tous les cœurs généreux qui aiment les États-Unis comme une patrie, se rassurent !

Il faut que les États-Unis renoncent à l’esclavage, ou il faut qu’ils renoncent à la liberté. Ils ne renonceront pas à la liberté ! Il faut qu’ils renoncent à l’esclavage ou qu’ils renoncent à l’évangile. Ils ne renonceront pas à l’évangile.

Recevez, madame, avec mon adhésion la plus vive, l’hommage de mon respect[1].


À Louis Noël.


15 mai 1851.

Je vous écris rarement, et, pourtant, je me sens en perpétuelle communication avec vous. Il me semble que nos deux intelligences se comprennent toujours, comme nos deux cœurs s’entendent toujours. Cher poëte, quand je parle, je ne suis pas autre chose que l’écho des âmes généreuses de mon temps, et c’est votre voix qui sort par ma bouche.

Je dis quand je parle, et voilà bien longtemps que je me tais. Vous vous en plaignez. Je vous remercie de vous en être aperçu. Je vais mieux du reste. Ce silence me pèse, et j’espère pouvoir le rompre à l’occasion de la revision. Mes amis de l’opposition me pressent ; il y a quelque chose qui me presse encore plus vivement qu’eux : c’est ma conscience. Il est temps d’élever la voix et d’avertir hautement le pays.

À bientôt, à toujours. Je vous écris de mon banc à l’Assemblée, à travers la discussion des sucres, sans trop savoir ce que je jette au hasard sur le papier ; mais c’est égal, cela sort de mon cœur, c’est bon.

Victor Hugo[2].


À Partarrieu-Lafosse.


Monsieur le Président,

Mon fils Charles Hugo est cité à comparaître mardi, 10 juin, devant la cour d’assises, présidée par vous, sous l’inculpation d’attaque du respect dû aux lois, à propos d’un article sur l’exécution de Montcharmont. M. Erdan, gérant de l’Événement, est assigné en même temps que mon fils.

  1. Brouillon. Archives de la famille de Victor Hugo.
  2. Louis Noël. Correspondance.