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Je vous envoie en hâte les bon à tirer après corrections (indiquées par moi) des cinq premières feuilles. Vous aurez les deux autres tout de suite. On pourrait très bien m’envoyer les épreuves sur papier très fin en coupant les marges sous enveloppe à l’adresse de M. Aug. Vacquerie — à Guernesey. Je renverrais les errata courrier par courrier comme aujourd’hui.

Charles me prie de vous demander si la Bohême dorée a paru, et s’il y aurait moyen qu’il en reçût un exemplaire par la poste.

À bientôt. Merci, merci, merci encore. Je ne saurais vous dire avec quel attendrissement je vous aime.

Je crois qu’il serait bon de paraître le plus tôt possible.

Répit d’une demi-heure à la poste. J’en profite pour rouvrir ma lettre et l’augmenter du bon à tirer de la feuille VI. Vous aurez demain la VII[1].


London.
À Madame Victor Hugo[2].


Dimanche 31 juillet [1859].

Envoie à Auguste ma part de remerciement pour ce doux brin d’herbe qui va prendre place parmi mes reliques. Je t’écris quelques mots en hâte. J’ai 160 pages à corriger aujourd’hui. La Légende des Siècles paraît vouloir prendre le mors aux dents. Chère amie, Londres est inquiétant à cette heure, et je regrette fort votre prolongation de séjour.

Je t’envoie cependant la semaine que tu désires (sept jours, 130 fr. en une traite de 5 liv. 4 schellings payable à ton ordre chez Sam. Dobrée. Tu la trouveras sous ce pli).

Le samedi est le jour commode pour revenir. C’est donc du samedi 30 juillet au samedi 6 août que ton retour sera reculé. Nous t’attendons sans faute ce jour-là. Je fais faire force de voiles aux ouvriers. Mais tu connais leur sage lenteur. Tu trouveras cependant quelque changement dans la maison. On commence à la venir voir par curiosité. Mais je ferme la porte le plus que je peux. Les anglais quittent Londres en foule et se réfugient ici et à Jersey. Une femme anglaise qui est venue me voir hier m’a dit que Londres était vraiment dangereux.

À samedi donc, et je vous embrasse toutes deux bien tendrement[3].

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.