Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/311

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lement oublié. Notre ami de Paris a certainement de bonnes raisons. Il me les dira.

Quant à ce que vous me demandez pour le moment de la publication, permettez-moi de vous dire que je vous crois un peu froid pour ce livre (vous avez raison peut-être, ce n’est pas à moi de décider cela) et qu’il est dans tous les cas très important que vous veuilliez bien vous entendre avec Paul Meurice qui, lui, le voit un peu plus en beau que vous. Votre accord et votre action en commun sont choses très précieuses pour les distributions de citations dont vous me parlez. Quand je dis que vous êtes froid pour ce bouquin, j’excepte les 200 premiers vers au sujet desquels vous m’avez écrit une page à la fois très belle et très charmante.

À vous[1].


À Paul Meurice[2].


Hauteville-House, 4 7bre [1859].

Hier quelqu’un arrivant de Londres m’a annoncé qu’un fragment de La Lég. des Siècles avait paru le 1er 7bre dans une revue qui ne m’est connue que par une hostilité de vingt-cinq ans ; cela m’a horripilé ; j’ai écrit à Hetzel une lettre stupéfaite et assez hérissée. Aujourd’hui, ladite lettre n’étant pas encore partie, j’en reçois une de Bruxelles où l’on me dit que la communication du fragment vient de vous. Admirable effet de votre nom et de ma confiance absolue envers vous ! Cela m’a apaisé à l’instant même. Je me suis dit que vous deviez avoir de bonnes raisons et que vous me les diriez. Et j’ai mis une sourdine à ma lettre à Hetzel. — Maintenant, cette insertion nous met dans la nécessité de prendre Claye aux dents et de paraître le plus tôt possible, le 12 s’il se peut, mais nécessairement avant le 15, pour que la publication d’un fragment si longtemps d’avance ne nous déflore pas trop en pure perte. — Je vous envoie en conséquence le titre avec la ligne des Petites Épopées de plus. J’y ajoute la couverture sur laquelle je vous serai obligé de veiller. Il y faut mon catalogue tel qu’il est, au moins sur le verso du tome premier ; le mieux serait qu’il fût sur les deux. — Vous devez avoir la Préface ; voudrez-vous veiller à ce qu’on ne répète pas la bévue de Bruxelles, et à ce que cette prose ne soit pas imprimée dans le même caractère que les vers ; plus gros ou

  1. Collection Jules Hetzel.
  2. Inédite.