conseillerez. Autre question : ne serait-il pas bon de publier aussi les quatre derniers volumes en bloc ? Moins de tiraillement et l’effet de la barricade un peu amorti par l’effet du dénouement qui est intime et en larmes. Pesez. Décidez.
Est-il vrai, comme M. Ferrier l’insinue, que quelques amis blâment l’esprit du livre Waterloo ? Ils seraient donc bien déraisonnables. Je dis son fait à Napoléon, durement même, mais je regagne la bataille. Faut-il s’obstiner à la perdre, comme Charras et Quinet ?[1] Quelle faute pour un parti de se dénationaliser ! Cette faute-là, je ne la ferai jamais. Et puis, est-ce que les amis de l’ABC ne sont pas l’apothéose et le triomphe de la république ? Les amis dont parle M. Ferrier seraient bien ingrats ; mais je pense qu’il se trompe. Dites-moi quelques mots à ce sujet.
Je vous embrasse et suis vôtre.
Vos articles me charment, parce qu’ils viennent d’un penseur, et me touchent, parce qu’ils viennent d’un ami, c’est un souvenir que vous envoyez à un absent. Aussi est-ce avec le cœur que je vous remercie.
Laissez-moi vous dire que ces pages sur Cosette et sur Marius sont éloquentes et ingénieuses (je suppose que vous avez fait un premier article sur Fantine, je ne l’ai pas reçu). Vous n’êtes pas seulement un critique, vous êtes un philosophe ; le fait social ne vous préoccupe pas moins que le fait littéraire, et je sens entre vous et moi une profonde communauté d’idées. Nous avons, dans les questions d’art, un peu fait les mêmes études, tous les deux, et dans les choses politiques, nous cherchons et nous voulons le même but, la société actuelle a une tendance à oublier, on souffre sous elle et par elle, elle l’ignore presque, il est nécessaire de la faire souvenir